Un jour je m'en irai d'ici
Sur la pointe des pieds
Sans faire de bruit
Les enfants ont fait leur vie
Vie moins travailleuse que la nôtre ? plus festive ?
On leur a mis le pied à l'étrier
On les a aidés
Ils l'ont un peu oublié
Oublié qu'on les a aimés
Les soucis, parfois, nous remuent, c'est pas compris
Eux, on les voient si peu que c'est ni ni
Bien sûr, ils ont leur vie, leur travail, leurs sorties
Un jour j'irai me réfugier
Dans mon petit paradis
Sans faire de bruit
Pas de cérémonie, pas de fleurs, pas d'amis
Sans faire souffrir
Juste sur la pointe des pieds
Près de mon jardin fleuri
Et je réfléchirai à cette vie passée
On ne pleure pas de ne pas avoir été assez aimé
On ne pleure pas d'avoir trop donné
Non plus d'avoir aimé sans limites
On peut pleurer parce que personne ne vous a compris
Je pleure parce sans me connaitre j'ai été, tout de suite rejetée
Je partirai sur la pointe des pieds
Sans faire de bruit
Pour ne pas vous faire pleurer
Mais sans oublier de vous dire
Que je vous aie toujours compris
Et deviné, discrètement, suivi
Que je me suis écartée
Et mise en retrait pour ne pas vous importuner
Laissant souvent ma place aux autres connaissances et amis
Je partirai sans faire de bruit
Sur la pointe des pieds
Le coeur inondé de larmes retenues de toute une vie
Pétrie de cette liberté de penser, souvent reprochée,
Mon autre vie
Sous la fougère de la forêt, pour cueillir la rosée
J'irai me reposer
Sur la pointe des pieds
Sans faire de bruit et être oubliée